Edda: basse 4 cordes

Envie d’une basse bi-colors ?

(Cette article a été originellement publié le 15/06/2019)
Après une basse 6 cordes (modèle Fosca) et une guitare électrique 7 cordes (modèle Hilda), il était temps de revenir à quelque chose de plus “standard” 🙂

Je vous présente donc ma dernière création, que j’ai nommé Edda!!

C’est une basse 4 cordes mais c’est bien tout ce qu’elle a de “standard”!! XD

Cette basse est une commande et répond donc à quelques exigences:

• légère inspiration des basses Warwick
• mécaniques de chaque côté de la tête
• Radius de touche évolutif de 12” à 16”
• 26 frettes
• 2 micros humbucker
• une rampe pour pouce entre les 2 micros
• électronique simple (2 volumes et 1 tonalité) mais avec un petit plus ^^

Ces exigences ont permis de cadrer le dessin de cet instrument. Le plus impactant, en dehors de l’inspiration des basses Warwick, était ce manche de 26 cases.

Afin de garder un bon accès aux dernières frettes, le corps a été raccourci. La jonction corps/manche est de la 21ème case dans les graves à la 23ème case dans les aiguës. Cela donne un bon accès à tout le manche. C’est aussi ce qui donne cette impression de manche très long alors que c’est un diapason classique de 860mm. Le radius évolutif permet d’augmenter l’ergonomie du manche en facilitant l’accès aux dernières cases du côté des graves.

Pour continuer sur l’ergonomie, la question de l’équilibre général de l’instrument s’est posé très rapidement. Un manche très long et un corps petit décalent le centre de gravité. Le risque, c’est d’avoir un instrument qui “pique du nez” et donc de devoir soutenir en permanence le manche. Lorsque c’est le cas, l’instrument devient très inconfortable et fatiguant à jouer, donnant l’impression de devoir se battre avec l’instrument. C’est l’instrument qui doit s’adapter au musicien et pas l’inverse!!

Pour éviter cet écueil j’ai opté pour un manche léger. Le manche est donc renforcé en carbone (voire article sur mes manches renforcés en carbone) et j’ai choisi d’utiliser du cedro pour faire l’âme du manche. Ce bois, plutôt utilisé pour les guitares acoustiques a l’avantage d’être léger et très régulier, ce qui permet de régler le souci d’équilibre mécanique de l’instrument et favorise son équilibre sonore!!

Pour l’ergonomie de la main droite, j’ai dessiné une rampe pour poser le pouce. En effet, beaucoup de bassistes s’appuient sur leurs micros et se retrouvent limités aux emplacements des micros pour le positionnement de leur main. La rampe se situe entre les deux micros, a la même largeur que ces derniers et est réglable en hauteur. Cela signifie qu’il n’y a pas de discontinuité entre les deux micros, ce qui permet un excellent placement de la main droite sur l’ensemble de la zone de jeu et non juste au niveau des micros!!

Pour les micros, le choix s’est porté sur deux humbucker Benedetti (4CH). J’aime énormément le son de ces micros très propre et précis.

Comme demandé, l’électronique est simple et ne comporte que 3 potentiomètres (2 volumes et 1 tonalité). Cependant, en accord avec le client, j’ai monté 2 Push-Push pour les volumes. Chaque Push-Push permet de changer le câblage du micro de parallèle à série. Sans rentrer dans les détails, un câblage en parallèle (le plus courant) a un son plus propre que le câblage en série mais le câblage en série a un plus gros niveau de sortie. Donc les deux câblages ont leur intérêt. On utilise en général le câblage parallèle pour l’accompagnement, sa précision permettant aux musiciens de bien la dissocier du reste, et le câblage série pour les solos, son niveau de sortie donnant un grain et un petit boost très agréable!

Aussi, ce sont bien des Push-Push et non des Push-Pull traditionnels qui ont été montés. Ils sont beaucoup plus rapides et ergonomiques. Il suffit d’appuyer sur le bouton pour changer de câblage, qu’il soit en position haute ou basse tandis que les Push-Pull nécessitent d’appuyer pour passer de la position haute à la position basse et d’attraper le bouton et de tirer pour le passer de la position basse à haute. C’est beaucoup plus long, demande plus d’attention et modifie souvent le réglage du potentiomètre.

Les Push-Push sont donc plus rapides, plus précis et peuvent de ce fait être actionnés au sein d’une même phrase mélodique!!!

Intéressons-nous maintenant à l’esthétique et notamment aux bois choisis pour cet instrument.

Le manche en érable ondé est magnifique mais je suis sûr que la touche en amarante et le corps en korina ont plus attiré votre regard. 😉

L’amarante est un bois avec des caractéristiques proches des palissandres, favorisant les sons chauds et ronds. Son intérêt vient plutôt de sa couleur naturellement violette! Il a d’ailleurs été décidé de ne pas mettre de repère sur la touche pour pouvoir profiter pleinement de cette couleur si particulière. Mais ne vous inquiétez pas, il y a bien les repères de bords de touche pour ne pas se perdre sur ce long manche ^^!!

Ensuite, vient le corps avec ce morceau de korina très particulier. En effet, ce corps en une seule pièce présente une très nette différence de couleur entre son aubier (bois “jeune”) et son duramen (bois “ancien”). Cela donne ce côté bicolore du plus bel effet avec cet accastillage noir.

A l’instar du modèle Hilda, les vis de fixations du manche, de réglage de micro et de la rampe de pouce sont des vis métal avec des inserts pour une meilleure fixation, un meilleur réglage et une plus grande durabilité. Le cache électronique est maintenu avec des aimants et peut donc être retiré en un instant et sans outil.

Qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à me poser des questions dans les commentaires, j’y répondrai avec plaisir!!

A très bientôt pour d’autres superbes guitares!!

Si ce modèle vous plait, il est disponible à la commande ici.

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