une basse chargée d’histoire
Cet article est le premier article à sortir à la fois sur les réseaux et sur mon site internet. Tous mes anciens articles y sont présents. Si vous souhaitez relire ou lire pour la première fois ces articles, n’hésitez pas à vous rendre sur remicastilloluthier.fr !
La basse que je vous présente aujourd’hui est une création réalisée très étroitement avec son commanditaire. En effet, le projet de base était de faire une basse 5 cordes en utilisant au maximum des bois fournis par le client. Ces bois étaient issus de son enfance et avaient une grande valeur sentimentale. J’ai pu sélectionner le corps et le manche dans des planches de merisier vieilles de plus de 30 ans. Ayant accès à la quasi-totalité de l’arbre débité, j’ai pu trouver une section suffisamment longue et sur quartier pour faire un bon manche ainsi que deux pièces proches pour faire le corps.
Très tôt dans le projet, nous sommes partis sur un grand corps. Le volume ainsi que l’utilisation de merisier pour le corps et le manche induisaient un instrument lourd. Pour alléger cette basse, la solution la plus simple et efficace était d’évider le corps. Nous avons donc recherché un bois pour réaliser une table rapportée. La table d’une guitare impacte énormément son esthétique et il était dommage de ne pas suivre la même démarche que pour le corps et le manche. Pour ce faire, j’ai choisi deux pièces de chêne issues de récupérations donc bien sèches aussi. Ce chêne a d’ailleurs une assez remarquable particularité puisqu’il a été récupéré sur une vieille porte d’enclos à mouton. De ce fait, les moutons se sont énormément frottés contre ce bois et l’ont noirci avec le temps. J’ai préservé au maximum cette “teinte” et on la retrouve au centre de la table rapportée.
Le merisier étant assez lourd, j’ai choisi un frêne assez léger pour faire l’âme carbone du manche (voir article sur mes manches carbone). Sans cela, le manche aurait déséquilibré l’instrument. De plus, ce choix d’âme améliore la dynamique et la précision générale de l’instrument.
Pour la touche, le but était de mettre en valeur le merisier et le chêne, donc je ne voulais pas prendre un bois trop figuré. J’ai donc choisi d’utiliser de l’amarante qui a une teinte très particulière mais qui reste assez homogène et ne crée pas de surcharge visuelle.
La forme a été directement tirée d’un dessin fourni par le client. Nous l’avons retravaillé et testé via des modèles en mousse.
Pour faire ressortir le merisier du corps, nous avons choisi de faire un chanfrein conséquent tout autour de la table. Ce chanfrein fait apparaître le merisier du corps et comme il fait tout le tour de l’instrument, il fait ressortir la table en chêne.
L’accès au aigüe d’une basse 5 cordes est souvent compliqué, j’ai donc fait une échancrure entre le manche et la corne inférieure sur la façade du corps mais aussi sur le dos. Cela évite que le poignet ne vienne se cogner contre le corps lorsque l’on joue les toutes dernières notes du manche.
Cela a donné un corps imposant par son volume mais très chaleureux par ses bois et sa forme.
Les repères de touches sont sur le côté de la touche pour être visible sur la touche et sur le bord de touche. Comme toujours, ces repères sont évolutifs. Leurs dimensions générales suivent le trapèze du manche. Leurs longueurs dépendent aussi de la zone où ils se trouvent: grandes entre les cases 3 et 12, moyenne entre les cases 12 et 24 et petite pour la toute dernière.
Au niveau de l’électronique, nous sommes partis sur 2 micros Benedetti. Un humbucker en neck et un humbucker type MusicMan avec un câblage identique aux Jazz Bass (volume neck; volume bridge; tonalité générale). Je n’ai jamais été déçu par ces micros et cette fois non plus ! Le son est très propre et très dynamique. Ça ne “bave” pas dans les graves comme on peut trop souvent le déplorer sur une basse 5 cordes.
Comme pour tous mes modèles, des inserts ont été utilisés pour la fixation corps/manche et le réglage des micros. De même, de petits aimants maintiennent le cache électronique à sa place.
Cet article vous a plu? N’hésitez pas à me poser vos questions, j’y répondrai avec plaisir. Aussi, partager et commenter cet article aide à faire connaître mon travail donc ne vous en privez pas 🙂
A très bientôt pour d’autres créations !
Si ce modèle vous intéresse, vous pouvez le commander ici.
Corps: Léa (5 cordes)
Matière: Merisier (corps 2 pièces, manche), Chêne (table rapportée, cache électronique), amarante (touche, logo), frêne (âme carbone), nacre blanche (repères de touche et de bord de touche), os (sillet)
Finition: huile
Poids: 5kg
Nombre de frettes: 24
Diapason: 860 mm
Largeur du manche: 45 mm (sillet), 76 mm (frette 24)
Epaisseur manche: 21.5 mm (sillet) 23.5 mm (frette 14)
Radius: de 12” (sillet) à 16” (frette 24)
Profil du manche: D
Mécanique: Duesenberg (3+2)
Chevalet: 5 pontets individuels espacés de 19.5mm
Attache courroie: Straplock Dunlop
Micro:
- neck: Humbucker Benedetti (5CHN)
- bridge: Humbucker type MusicMan Benedetti (MM-51)
Électronique:
- 2 volumes
- 1 tonalité générale (0,047µF)
145 commentaires